Des niveaux alarmants d’accidents du travail et de maladies professionnelles sont constatés ces derniers temps. Pourtant, les entreprises françaises tardent à prendre des mesures efficaces en matière de prévention. Il est donc temps de mettre en lumière cette tragédie invisible, dénoncée par les travailleurs, les syndicats et les experts.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : deux décès quotidiens sur le lieu de travail en France. L’on peut citer, par exemple, le décès d’un ouvrier sur un chantier des Jeux olympiques. Chaque année, près de 600 000 personnes sont touchées par un accident du travail ou une maladie professionnelle. Ce qui place la France en position peu enviable en Europe.
La loi se montre quand même stricte en matière de préservation de la santé des travailleurs. Elle veut que leurs employeurs garantissent leur sécurité. Néanmoins, de nombreuses entreprises françaises accusent un retard significatif dans la mise en place de mesures de prévention. Une étude récente de la DARES (Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques) a révélé qu’à peine la moitié des entreprises disposent d’une version à jour de leur Document unique d’Évaluation des risques (DUER). Il s’agit, en effet, d’un outil censé répertorier tous les risques auxquels les employés sont exposés.
La situation est d’autant plus préoccupante que le nombre de maladies professionnelles a doublé en 20 ans en France. Des facteurs organisationnels et managériaux, tels que la culture de la « hâte » au travail, contribuent à cette tendance.